Le concept de parentalité positive donne de nouvelles pistes de réflexion pour aborder les relations entre parents et enfants. Là où le père imposait une règle avec autorité, il aidera plutôt l’ado à l’observer. Là où la mère haussait le ton en cas de rentrée tardive, elle essaiera de comprendre l’ado. La parentalité positive autorise l’enfant à exprimer librement son individualité dans le respect des convenances et des mœurs sociales. Découvrez cette nouvelle approche éducative.
Qu’est-ce qu’on entend par parentalité positive ?
La parentalité positive est intimement liée à l’idée de « communication non violente ». L’expression est apparue pour la première fois dans les années 1970. On parle également de « parentalité bienveillante » ou d’« éducation bienveillante ».
Concrètement, la parentalité positive convie le parent à se mettre à la place de son garçon ou de sa fille et à tenir compte de ses besoins. Vous criez après votre enfant ? Les disputes, les éclats de voix et les crises sont inévitables ? Il est temps de changer d’approche : écouter votre enfant et ressentir ce qu’il ressent. Demandez-vous pourquoi il se comporte de telle ou telle façon. C’est le principe de la parentalité positive.
Les troubles de comportement trahissent une immaturité du cerveau
Hier, Lucas, 6 ans, était allé à son premier jour d’école. En rentrant à la maison, il était monté dans sa chambre sans dire un mot et mettait la musique à fond. Sa mère Olivia lui demandait ce qui s’est passé. C’est là que tout fut clair : « Nous avons déménagé récemment en Bretagne. Ce fut un choc pour lui de devoir changer d’amis, de changer d’instituteurs, de marcher sous la pluie. Le dialecte était également difficile à comprendre ».
Les docteurs en psychologie de l’éducation ont fait des découvertes intéressantes sur le cerveau des enfants. À un âge très tendre, la région frontale du cerveau qui commande la réflexion, la recherche de solutions et la gestion des pulsions est encore imparfaite. Certains neurones ne sont pas rattachés au système nerveux. Ce qui explique le comportement de Lucas. Face à cette tension liée au changement d’environnement, il a eu recours au réconfort de la musique. Un comportement dérangeant serait alors le signe d’une frustration. Mais l’enfant ne sait pas l’extérioriser. La parentalité positive accorde toute son importance à cette immaturité du cerveau chez les jeunes enfants.
Parentalité positive : un juste milieu entre « imposer » et « laisser-faire »
Les détracteurs de la parentalité bienveillante soutiennent que l’enfant a besoin d’une figure d’autorité et que le fait d’alléger la crainte de l’autorité favoriserait l’irrévérence et la délinquance. Ce n’est vrai qu’en partie. En fait, le parent reste le maître, mais il ne cherche pas à se faire obéir par un système de règles et de sanctions. Il exhorte l’enfant à coopérer. Les châtiments, les violences verbales ou physiques sont à éviter dans cette parentalité positive. On forme le jeune à se prendre en main et à répondre de ses actes. Le guider en douceur, mais ne pas le contrôler ; l’aider à réparer une faute au lieu de le punir.
Les 7 commandements de la parentalité positive
Pour pratiquer la parentalité bienveillante au quotidien, voici sept préceptes essentiels.
Bannir les interdictions
Habituez-vous à transformer les consignes négatives en positives. Par exemple : au lieu d’interdire, au lieu d’interdire, « ne va pas dans la cour », dites : « reste dans ta chambre ». Rappelez-vous l’histoire de la pomme au jardin d’éden. Le jeune enfant a du mal à réfréner son élan pour ne pas enfreindre un interdit lorsqu’on le lui répète à bout portant. Il mémorise facilement les mots alors que l’interprétation demande plus de temps. L’abstention d’un geste ne vient pas naturellement.
Peser les paroles
À force de faire des avertissements et des sermons, le parent perdra patience et les enfants n’écouteront que d’une oreille distraite. Pensez à écrire le règlement intérieur de la maison sur une pancarte. « Partager mon goûter, poser mon cartable, faire mes devoirs, dîner en famille, éteindre la télévision à 8 h ». En cas de désobéissance, il suffit de montrer la pancarte.
Ne plus ignorer ses ressentis
Votre garçon est triste pour les résultats d’un match de football ? Évitez l’expression : « ne pleure pas » ou « n’en fait pas tout un plat ». Le meilleur moyen de calmer le garçon est de lui faire prendre conscience que vous comprenez ses douleurs.
Ne pas coller des étiquettes
T’es qu’un fainéant ! T’es un lourdaud ! Il est dans votre droit de vous fâcher lorsque votre progéniture commet une étourderie. Mais gardez-vous de le rabaisser ou encore moins de lui coller un surnom péjoratif. En plus d’être offensé, blessé et humilié, l’enfant arrivera à se convaincre d’être réellement un lourdaud ou un paresseux et se comportera de la sorte.
Encourager la pensée et le raisonnement
L’enfant accapare l’ordinateur en jouant sur sa console ? Décrivez-lui les faits sans jugement de valeur : « Lucas, tu ton tour est terminé. Qu’est-ce que nous avons décidé ? ». De cette façon, il s’exécute volontiers en donnant la console à son frère. L’obéissance devient un acte réfléchi et responsable. Elle n’est nullement imposée.
Privilégier la réparation au châtiment
Votre ado a versé exprès de l’aquarelle sur la chemise de son camarade ? Au lieu de le priver d’argent de poche, ordonnez-lui de s’excuser. Apprenez-lui à se racheter par une bonne action : inviter l’autre au restaurant, par exemple.
Féliciter les progrès
Les experts en santé de l’éducation ont observé que les enfants entourés d’attention positive sont plus sujets à rectifier leur mauvaise conduite. « Tu as débranché le ventilateur avant de dormir. Félicitations ! ». C’est de ce genre de remarque que le jeune a besoin.
Bref, vous connaissez maintenant le principe de la parentalité positive. À vous de l’appliquer pour mieux éduquer vos enfants.